Ça bouge pour la fibre optique
Ce matin, une délégation représentant les acteurs des Réseaux d’Initiative Publique en France (FIRIP et AVICCA) a été reçue par Julien Denormandie, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances et Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre.
Cette réunion de travail, miroir de celle organisée jeudi dernier avec les opérateurs nationaux, a porté sur l’aménagement numérique en vue de préparer la Conférence des territoires. L’événement, dont le premier opus sera lancé lundi 17 juillet, initie un cycle de rencontres semestrielles portant sur la dynamique territoriale. Le numérique pour tous est naturellement au cœur des sujets prioritaires.
Les RIP : un modèle vertueux qui a fait ses preuves
La FIRIP représente les industriels qui permettront d’apporter d’ici 2022 le très haut débit à 43% de la population française, située sur 85% du territoire. Les acteurs des RIP construisent, en partenariat avec les collectivités, des réseaux qui relèvent du bien public. Ils sont ouverts à tous, stimulent la concurrence et permettent de développer un écosystème local. Prendre en compte la dimension des RIP et recevoir ses acteurs constitue un véritable choix politique. Cela signifie que le Gouvernement s’interroge profondément sur l’aménagement qu’il souhaite pour les français, sa finalité et ses usages.
“C’est la première fois qu’un Gouvernement convie, au-delà des traditionnelles rencontres avec les grands opérateurs privés, ceux qui représentent une composante incontournable de l’aménagement numérique français et contribuent grandement à la réalisation du plan France Très Haut Débit” se félicite Etienne Dugas, président de la FIRIP, qui souhaite pérenniser ce lien avec le Gouvernement.
Les (nouvelles) promesses n’engagent que ceux qui y croient
La FIRIP partage l’objectif de long terme d’une couverture totale de la France en fibre optique. Dans ce cadre, la réunion devait initialement porter sur les solutions temporaires alternatives (4G fixe et satellite) à disposition des collectivités pour couvrir en THD 1,2 million de foyers qui, sans action, restera en dessous de 8 Mb/s à horizon 2022.
L’actualité a percuté ce programme et la réunion s’est rapidement axée sur les déclarations récentes de SFR en matière d’aménagement numérique : “Comment croire un acteur qui se découvre subitement une vocation de service public en affirmant pouvoir fibrer toute la France (36 millions de prises) d’ici 2025 sans financement de l’État, alors qu’il n’a pas respecté ses annonces de 2011 concernant la construction de 1,6 million de prises dans des communes qu’il considère comme rentables ?” s’interroge Etienne Dugas (notre photo).
L’aménagement numérique est un sujet sérieux et les collectivités savent que le modèle des RIP fonctionne. Le Gouvernement peut compter sur la mobilisation et la détermination des industriels de la FIRIP et des collectivités pour tenir le cap sur la zone d’initiative publique. Ils sont également prêts à assumer, si besoin et sur fonds propres, les déploiements de l’ensemble des communes de la zone d’initiative privée sur lesquelles la puissance publique serait amenée à faire un constat de carence.