L’extinction du réseau cuivre au profit du réseau fibre !
C’est officiel, l’opérateur historique vient de présenter le calendrier en deux étapes qui doit conduire à l’extinction de son réseau cuivre à l’horizon 2030. On vous donne plus d’explications dans cet article.
Le réseau cuivre, c’est quoi ?
Le réseau cuivre couvre 100% du territoire français, et permet d’être raccordé au téléphone et à Internet. On parle de « boucle locale cuivre », un réseau physique qui aboutit le plus souvent à une prise (la prise en T) dans les locaux des abonnés. Elle permet la transmission de la téléphonie (via le RTC), mais également des différentes technologies xDSL (ADSL par exemple) qui permettent de bénéficier simultanément, via une box, d’un accès téléphonique sur IP, d’un accès internet ou encore de la télévision sur IP.
La boucle locale cuivre est la partie de ce réseau allant de la prise téléphonique de l’abonné jusqu’au Nœud de Raccordement d’Abonnés (NRA aussi appelé Répartiteur), qui regroupe l’ensemble des lignes des abonnés de la zone qu’il dessert. On retrouve le même schéma sur le réseau fibre optique actuel, allant du NRO, Nœud de Raccordement Optique à la PTO, Prise Terminale Optique installée chez chaque abonné.
Aujourd’hui, c’est plus de 110 millions de kilomètres de paires de cuivre déployés au sein du territoire. Sachant que la longueur totale des lignes ferroviaires exploitées en France en 2019 était de 27.483 kilomètres, on vous laisse imaginer les toiles que tissent le réseau cuivre de nos jours, sur le territoire français.
Il est à différencier du RTC, « Réseau Téléphonique Commuté », cité plus haut, qui est la technologie historique utilisée pour fournir un service de téléphonie fixe, installé sur l’ensemble du territoire à la fin du 19ème siècle. Un réseau qui est également voué à disparaitre. Pour en savoir plus sur l’arrêt progressif du RTC, rendez-vous sur le communiqué du 25 octobre 2021 de l’ARCEP : Quels sont les changements que l’arrêt du réseau téléphonique commuté (RTC) va provoquer ?
Les étapes de la fermeture du réseau cuivre
Il faut rappeler qu’aujourd’hui encore, environ 20 millions de Français et d’entreprises utilisent encore le réseau cuivre. Mais que ce soit pour ses performances techniques limitées, son obsolescence, son coût d’entretien ou d’empreinte environnementale, le cuivre n’a aucun intérêt d’être conservé et entretenu. Ce processus de fermeture est d’ailleurs déjà engagé dans plusieurs pays européens, tel qu’en Norvège, en Suède ou en Espagne.
L’extinction d’un tel réseau demande de mettre en route des opérations bien complexes. C’est pourquoi le démantèlement d’un tel maillage suivra un calendrier bien précis mais aussi des modalités préservant l’intérêt de tous les utilisateurs, particuliers et entreprises, et garantissant une concurrence effective et loyale entre les opérateurs. A savoir également que le plan de fermeture de la boucle locale cuivre fait actuellement l’objet d’une consultation publique, comme le prévoit le cadre de régulation posé par l’ARCEP en décembre 2020. Plusieurs acteurs sont appelés à faire part de leurs remarques et appréciations avant le 4 avril 2022. En savoir davantage sur le dernier communiqué de l’ARCEP, ici.
On peut néanmoins évoquer deux grandes étapes que prévoit le plan défini par l’opérateur historique :
- Dès 2022 : L’arrêt des abonnements dans les zones où les quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) ont installé la fibre. Plus aucun nouvel abonné ne pourra souscrire à une offre cuivre ADSL. « 15 millions de locaux sont déjà concernés par cette fermeture dite « commerciale », selon l’article des Echos consacré à la fin du réseau cuivre.
- Dès 2026 jusqu’à 2030 : La fermeture technique dudit réseau : c’est-à-dire l’interruption définitive de tous les services existants sur le réseau cuivre, pour le gros et le détail. L’opérateur précise cependant que « S’il n’y a pas de très haut débit dans la commune, il n’y aura pas de décommissionnement du cuivre ».
L’après ADSL et l’émergence de la technologie fibre optique
Avec le Plan France Très Haut Débit lancé en 2013, la création de nombreux Réseaux d’Initiative Publique (RIP) comme le Projet Rosace par exemple et la vétusté du réseau cuivre, la fibre optique (FttH) est en passe de devenir l’infrastructure fixe de référence.
L’Observatoire du marché du haut et du très haut débit fixe confirme d’ailleurs la baisse des abonnements ADSL au profit de cette nouvelle technologie présente sur le marché. La fibre optique a bien des avantages en offrant des débits supérieurs et en étant bien moins gourmande en énergie.
Aujourd’hui, l’accent est mis sur l’information et la transparence. Il faut prévenir le grand public des différentes marches à suivre, présenter les nombreux avantages de la fibre optique et accompagner peut-être encore des propriétaires ou des syndics de copropriété réfractaires à passer au très haut débit.
Pour accompagner cette transition technologique, le gouvernement va progressivement augmenter les tarifs du cuivre (que l’ARCEP) et ainsi aussi pousser à la migration vers la fibre optique de nombreux acteurs du marché.
Et vous ? Vous passez quand à la fibre ? Testez votre éligibilité, ici.