Suivre l’exemple de l’Estonie
“Fixons-nous un objectif simple : avoir des services publics numériques de même qualité que ceux du secteur marchand (…). Certains diront que c’est trop compliqué, trop ambitieux. J’étais, avec un certain nombre de membres du Gouvernement, en Estonie la semaine dernière, eux l’ont fait.” Edouard Philippe, Premier ministre a lancé cette phrase le 4 juillet, devant l’Assemblée nationale.
Mais que se passe-t-il de si bien en Estonie (en marron sur la carte) ?
Dans ce pays de 1,3 million d’habitants, 96 % des échanges avec les services publics se font sur Internet, 96 % des foyers paient leurs impôts en ligne et 99,8 % des transactions bancaires sont dématérialisées.
Plus de 2 600 services publics, de l’état civil aux permis de construire, en passant par la Justice, sont accessibles en ligne.
Tout ceci est rendu possible grâce à une carte d’identité numérique. Equipée d’une puce électronique, elle permet de réaliser tous les actes administratifs (ou presque) sur Internet. Il suffit pour cela de l’insérer dans un lecteur spécial. Deux codes secrets plus tard, chaque citoyen est ensuite autorisé à signer numériquement tout document officiel. Et ce n’est pas tout, la carte d’identité est également capable de remplacer toutes les autres cartes à puce, de la carte bancaire à l’équivalent estonien de notre carte Vitale.
Engagée toujours plus loin dans la révolution numérique, l’Estonie n’a pas hésité à lancer la carte d’identité numérique sur smartphone. Environ 6% de la population l’aurait déjà adoptée.
En matière de connectivité, l’Estonie a développé partout dans le pays le Wi-fi public et installé des ordinateurs libres d’accès dans les bibliothèques ou les écoles. De plus la population a été formée, les seniors notamment, à l’utilisation d’Internet, via des cours gratuits.
Problème pour la France dans la volonté de suivre l’exemple de l’Estonie… Selon une étude de Bruxelles de 2016, la proportion de foyers couverts par le très haut débit est de 45% contre 71% pour la moyenne européenne. La France pointait au 26e rang parmi les 28 Etats membres de l’Union européenne.